mardi 30 octobre 2018

KLEIN : BLEU ET EMPREINTE DE CORPS

Le musée Pompidou à Paris organise depuis quelques années des MOOC (enseignements par ordinateur). Le dernier portait sur l'art moderne et contemporain. C'est un enseignement assez complet extrêmement intéressant comprenant plusieurs exposés en vidéos, des documents fournis, des conseils de lecture, un quiz, et un forum. Les élèves sont invités à discuter, critiquer, créer des objets, tableaux,..., très librement. J'ai suivi ce MOOC et soumis plusieurs contributions.

Une de mes contributions portait sur les travaux d'Yves Klein. Un très grand artiste, célèbre en particulier par son fameux « bleu » matière-couleur déposé internationalement, et sa performance « empreinte de corps ».
Pour la performance, voici une vidéo :


C'est dit sur les médias que Klein utilisait les corps de femmes comme pinceaux pour réaliser des œuvres.

Je n'aime pas trop cette opération. Voici ce que j'ai écrit dans le MOOC :
« Dans la vidéo de Klein, les femmes qui s'appliquaient  n'avaient pas l'air très heureuses. Ces choses là se sont passées il y a bien longtemps. Si l'on répétait cette expérience aujourd'hui, on aurait sûrement des contestation"
Ceci dit, quid de nous les hommes ? Je suis allé acheter une bouteille d'encre noire de Chine (pas chère, la couleur noire de Chine n'étant pas déposée) pour tester l'empreinte d'un corps d'homme. Je découvre que le corps est un pinceau extrêmement riche, même en n'utilisant que d'eau pour imprimer sur un vieux journal. Pour obtenir un résultat intéressant, il faut beaucoup réfléchir sur le geste, ici on ménage la pointe, là on force la masse. Je me rends compte immédiatement que l'empreinte masculine sans seins ni tête conduit à des idées macabres. Ce n'est pas le cas d'un corps féminin où les seins attirent toute notre sympathie et attention. Donc, pour le corps masculin, il faut imprimer la tête. Comme on ne peut pas mettre l'encre sur le visage (risque pour les yeux), j'ai mis l'encre sur les deux joues, les imprime, l'empreinte donne alors deux têtes. Voici un résultat, à visée réaliste. Images en solo, et en série, à la façon d'Andy Wahrol.»
NVA


7 commentaires:

  1. Effectivement tout à fait étonnant ! Mais je me demande comment tu as réalisé cet essai, que je trouve par ailleurs très réussi et convaincant, c'est une empreinte grandeur nature ? Avec une seule bouteille d'encre ?
    Par ailleurs, ça me rappelle quelques facéties des années 80 (mains, visages et autres!) avec les photocopieuses qui donnaient aussi des résultats parfois très intéressants graphiquement, plutôt trash quand même!

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    1. Haha ! Gardons le mystère ! Oui, parmi les participants, beaucoup ont imprimé des mains, j'en ai fait, des pieds aussi, mais c'est assez classique !

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  2. Ca devrait beaucoup amuser les enfants aussi !
    C'est drôle que tu parles de Mooc, je me suis inscrite à un cours qui débute aujourd'hui, sur l'histoire de la photographie. D'ailleurs je dois y aller ! :)

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    1. Je ne suis pas inscrit au MOOC sur la photo. Je ne m'y connais pas grand chose. Bon cours au MOOC !

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    2. Je me suis bien amusé, en tout cas. Quid du public ?

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  3. J'ai eu l'occasion de voir une expo sur Yves Klein l'an dernier et j'y ai appris beaucoup de choses. Ses "anthropométries" avaient fait couler beaucoup d'encre ;-)

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    1. J'ai vu une il y a quelques années à Pompidou. Oui, comme tu dis, il faut beaucoup d'encres pour réaliser ces empreintes... :-) !!!

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