Comme je l'ai déjà dit, Trịnh Công Sơn (TCS) a écrit plus de 500 ballades, chantant l’amour, bien sûr, mais couvrant aussi des thèmes variés, et surtout décrivant les souffrances de notre peuple pendant les longues années de guerre. Ses chants sont mélodieux, souvent tristes et ses paroles sont de véritables poèmes pleins d’images émouvantes, denses et riches.
Đêm Thấy Ta Là Thác Đổ
Trịnh Công Sơn
Một đêm bước chân về gác
nhỏ
Chợt nhớ đóa hoa tường vi
Bàn tay ngắt hoa từ phố nọ
Giờ đây đã quên vườn xưa
Một hôm bước qua thành phố
lạ
Thành phố đã đi ngủ trưa
Đời ta có khi tựa lá cỏ
Ngồi hát ca rất tự do
Nhiều khi bỗng như trẻ nhớ
nhà
Từ những phố xưa tôi về
Ngày xuân bước chân người
rất nhẹ
Mùa xuân đã qua bao giờ
Nhiều đêm thấy ta là thác đổ
Tỉnh ra có khi còn nghe
Một hôm bước chân về giữa
chợ
Chợt thấy vui như trẻ thơ
Đời ta có khi là đốm lửa
Một hôm nhóm trong vườn khuya
Vườn khuya đóa hoa nào mới
nở
Đời tôi có ai vừa qua
Nhiều khi thấy trăm nghìn nấm
mộ
Tôi nghĩ quanh đây hồ như
Đời ta hết mang điều mới
lạ
Tôi đã sống rất ơ hờ
Lòng tôi có đôi lần khép cửa
Rồi bên vết thương tôi quì
Vì em đã mang lời khấn nhỏ
Bỏ tôi đứng bên đời kia |
La nuit je me sens comme une chute
d'eau
traduction : Binh An
Une nuit je retourne à mon grenier
Et me souviens soudain de
l'églantier
De la main, je cueille la fleur de
l'autre rue
La fleur a déjà oublié
le jardin du passé
Un jour je traverse une ville
inconnue
La ville est dans son sommeil de
midi
Notre vie parfois est comme un brin
du pré
Assis là et chante en toute liberté
Des fois on est comme des enfants
soudain en mal du pays
je suis rentré des anciennes rues
Au printemps les pas des hommes sont
légers
Mais le printemps est déjà passé
Des fois en pleine nuit
je me sens comme une chute d'eau
Au réveil j'en entends encore le
bruit
Un jour je rentre en plein marché
Soudain heureux comme un enfant
Des fois, la vie est comme un petit
feu
scintillant dans un jardin de nuit
Dans le jardin de nuit,
une bulbe vient de fleurir
Quelqu'un a traversé ma vie
Des fois je vois des tombeaux par
milliers
Il semble qu'autour d'ici
La vie ne porte plus rien de nouveau
Combien négligemment j'ai traversé
ma vie
Des fois mon cœur a fermé l'entrée
Blessé, je m'accroupis
Car tu as murmuré le vœu
De m'abandonner dans l'autre vie. |
Chanté par KHANH LY :
Bien triste celle-ci... Bise, bon mercredi dans la joie!
RépondreSupprimerAinsi sont la plupart des chansons de TCS. Ceci dit, bonne journée à toi, Maria-Lina !
SupprimerTrès belle chanson et triste aussi. J'ai une amie vietnamienne qui connais bien Khanh Ly et elle m'a fait écouter plusieurs de ses chansons. J'aime beaucoup sa voix. Merci Binh an. Mes amitiés.
RépondreSupprimerElle chante toujours, mais la voix a changé. J'ai pris soin de vous faire écouter les enregistrement très anciens, où sa voix était belle et sincères...
SupprimerC'est très impressionnant de lire de tels poèmes, car ils sont à la fois si denses, et si éloignés du style auquel nous sommes habitués, qu'on a l'impression de manipuler du cristal et qu'on a peur de le casser... Il faut aller très doucement, très lentement...
RépondreSupprimerDans la plupart des chansons de TCS, il n'y a que 3 personnages: l'auteur, le monde (c'est à dire l'univers, les montagnes, océans, arbres, oiseaux, vents, soleil, saisons, passé, futur, ...), et ELLE, toujours aimante mais inaccessible,...
SupprimerLa chanson est très belle... Elle permet de méditer mieux sur le texte. J'adore la phrase que tu as détachée en titre : elle est merveilleuse! Je crois que c'est là une expérience très enviable. J'aimerais en m'éveillant pouvoir entendre le bruit de ma propre chute.
RépondreSupprimerLa phase détachée est la traduction du titre vietnamien. Il faut que tu en dessines l'image, Aloysia !
SupprimerPeut-être triste, oui, mais quel beau poème, et quel plaisir j'ai eu à l'écouter en suivant les paroles ! Merci Bihn An pour ce très beau partage.
RépondreSupprimerLa traduction est difficile, ...
Supprimerbonne journée, Françoise !
La poésie espagnole, comme la vietnamienne, a été fort marquée par 40 ans de dictature, une guerre civile, alors je trouve, en comparaison, que cette balade a certaines strophes printanières et légères aussi.
RépondreSupprimerMerci pour la belle traduction et la voix, bonne journée!
Oui, la dictature et la guerre intestine, il n'y pas de pires épreuves pour un peuple. C'est bien que tu vois dans la chanson quelques strophes de printemps...Bonne journée à toi!
SupprimerOui c'est triste. Mais à la fois beau et la douceur des mots met du baume sur les mots. J'ai tenté par contre de le prononcer en vietnamien... je pense que ma prononciation n'est pas terrible. ;-)
RépondreSupprimerJ'aime bien cette image: "la nuit je me sens comme une chute d'eau". C'est très poétique. Comme s'il pleurait ou que la vie coulait entre ses doigts. Merci pour cette découverte. Bises et belle fin de semaine.
ah, que j'aimerais t'entendre parler en vietnamien! Quand un étranger parle une langue, il y a toujours un charme que seuls les autochtones ressentent. Bon WE !
SupprimerPoignant, et vrai. Le temps passe et court et nous n'en prenons souvent conscience que bien tard...
RépondreSupprimer(Sinon, on dit "guerre intestine", intestinal, c'est lié à la digestion)
;-)
merci, merci, je vais corriger! Bon WE !
SupprimerTu vas bien ?
C'est beau et émouvant et surtout une découverte. Amitiés.
RépondreSupprimerMerci Ariaga ! J'ai déposé un comm chez toi, mais il y a disparu !
RépondreSupprimerAprès avoir coulé une nuit tranquille
RépondreSupprimerse laisser tomber
dans la vie qui se lève.
As tu aussi la nostalgie de ton enfance là bas ?
Oh oui, surtout pendant les premières années quand je suis venu en France. Pendant les vacances de Noël, c'était terrible!
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