Une peinture ou une calligraphie
chinoise comporte toujours l’empreinte d’un sceau. La couleur
standard est le rouge. Sans sceau, on peut penser que l’artiste
considère l’œuvre comme pas encore terminée ou comme sans importance.
un sceau de l'artiste Chu Ta
Le sceau est un cachet en général gravé sur pierre. De nos jours, il en existe aussi en métal, en bois, moins chers. Le format est carré, quelque fois rectangulaire. On trouve aussi des formes polygonales, mais c’est très rare. Dans l’ancien temps, les artistes gravaient leur sceaux eux-mêmes et certains peintres étaient célèbres aussi comme graveurs de sceau.
Ensuite, il faut de la pâte pour
sceau. La vraie pâte est élaborée à partir de cinabre, qui est
une espèce minérale composée de sulfure de mercure. La pâte se
durcit lentement. Attention, si vous mettez un cachet, attendez une
heure ou deux pour être sûr que le cinabre est bien durci.
Le texte du cachet est presque toujours
gravé en style sigillaire, quelquefois dans un style encore plus
ancien. Il y a deux façons de graver : l’un avec les lettres
apparaissant normalement, en relief, l’autre avec les lettres creusées apparaissant en blanc sur fond rouge. Yang et yin, si vous voulez.
Chaque artiste doit avoir au moins un cachet en relief et un en
creux. Comme les œuvres dessinées sont de taille variable, on doit
avoir des sceaux de différentes tailles. Ce n’est pas rare que
dans l’atelier d’un artiste, vous trouvez sur la table une
dizaine de sceaux différents.
Le texte du sceau varie : soit c’est le nom, ou l’un les différents noms de l’artiste, soit le nom de son atelier, ou de sa commune. On trouve aussi des fragments de poèmes, des maximes, des réflexions philosophiques, souvent des textes où l’artiste se moque de lui-même, par exemple : Mes quatre audaces, Percevoir la saveur, Pour le vulgaire ceci n’est rien, Vieux, Baishu s’amuse, A quoi bon le renom, A moitie sourd, Vieillard de quatre-vingt-douze ans,…
Le peintre Chu Ta bat le record des
noms. Il s’appelle aussi, entre autres, Ko-shan (Montagne
individuelle), Jen-Wu (Demeure humaine), Hsueh-na (Robe de neige),
Liang-yueh (Bonne lune), Pata-shan-jen (Montagnard aux Huit Orients)
(voir le beau livre de François Cheng sur Chu Ta). Sur ses
différentes œuvres, on trouve les empreintes d’une dizaine de
sceaux différents.
En général on pose un sceau sur une
œuvre. Quelque fois, deux, un en format creux, un en format relief.
Certains artistes en mettent plusieurs. La position des cachets est
de la plus grande importance. Il faut voir l’équilibre général,
le plein et le vide et surtout tenir compte du cadrage si l’on fait
un cadre. Je me souviens d’avoir lu un texte ou l’on disait que
le calligraphe doit mettre le sceau à un coin précis, en haut, en
bas, à droite, à gauche, suivant que le poème est de lui-même, ou
de quelqu’un considéré comme de son niveau, ou d’un grand maître auquel il veut
exprimer son respect. Malheureusement, j’ai perdu la référence de
ce texte. C’est encore l’une des théories comme on en trouve sur
la calligraphie chinoise.
Quand le tableau est vendu, surtout quand c’est l’œuvre d’un grand maître, le propriétaire quelque fois ajoute un sceau de son nom ou du nom de sa famille. L’œuvre, restant dans la famille, est ainsi passée de génération en génération. Lorsqu’elle est revendue, le nouveau propriétaire ajoute encore une fois son sceau. De sorte que certains tableaux comportent un grand nombre de sceaux. Finalement les sceaux de plusieurs familles ajoutent de la valeur au tableau. Quelquefois les sceaux sont posés exprès de façon inesthétique, par exemple empiétant sur le dessin ou les textes, ceci pour empêcher le vol ou rendant difficile la copie où pour empêcher la vente par les héréditaires.
Voici le principal sceaux du grand artiste Chu Ta
Pour ma part, j’ai plusieurs sceaux,
fabriqués à Shanghai. Un porte mon nom d’artiste, qui veut dire
« Bambou des Montagnes », l’autre porte mon rêve,
« Mille (années) de paix ».
Voici un modeste dessin, avec sceau au cinabre:
Amitié,
fort intéressant, merci
RépondreSupprimer:-) Merci!
Supprimersceau en creux?
RépondreSupprimerMerci à toi Bambou des montagnes.
et bon dimanche.
Dur, dur, tu veux dire bambou creux !
SupprimerSur, il n'y a rien à l'intérieur ! :-))
Bon dimanche à toi !
Bonjour Binh An. Ton article sur les sceaux m'a beaucoup intéressée. J'en avais entendu parler sur les livres de peinture chinoise que je possède. Bon dimanche
RépondreSupprimerOui, j'en ai quelques uns aussi. Ceux de François Cheng sont de grande qualité.
SupprimerSur le bord
RépondreSupprimerde son chemin
d'étoiles
Les rêves de Paix
du Bambou des Montagnes
Merci Pascal. Ma réponse est dans le texte...
SupprimerMerci de ton passage chez moi, Binh An.
RépondreSupprimerJoli blog
¸¸.•*¨*• ☆
Merci ! :-)
SupprimerJe pensais que chaque artiste n'avait qu'un seul sceau.
RépondreSupprimerIls ont souvent plusieurs noms d'artistes et plusieurs sceaux !
SupprimerTouché et honoré par ta Calligraphie
RépondreSupprimerMerci Binh An
PS
La Calligraphie
Une carte
Pour que les mots qui s'envolent
puissent retrouver leur chemin :-)
MERCI!
SupprimerAMITIE,
Binh An
Merci beaucoup de votre passage sur mon blog . Belle fin d'année.
RépondreSupprimerA bientôt.
Lyne-Anke
Merci! Belles fêtes de fin d'année!
SupprimerEt plein de haiku pour les temps qui viennent!
Et bien j'apprends quelque chose aujourd'hui. J'avoue que tout ce qui vient de l'Orient lointain m'est un peu inconnu. Belle semaine.
RépondreSupprimerEt moi, j'apprends plein de choses sur l'Occident !
SupprimerBelles fêtes de fin d'année!
ah ça m'intéresse beaucoup, je te remercie!j'aime beaucoup celui que tu qualifies de "modeste" que je trouve magnifique!! bonne journée et merci pour ton blog
SupprimerA Sylvie: Merci ! Tu vois mon avatar ? Je l'ai dessiné bien avant que le Musée Quai Branly soit ouvert. Mes ancêtres sont des Maya !
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