Il y a bien longtemps, je me suis
inscrit à un atelier du soir, où l’on peut venir dessiner ou
faire des sculptures en terre ou en argile. Nous sommes assez
nombreux et le professeur donne juste quelques indications techniques
puis nous laisse libres. Ce qui fait que, au cours des exercices
personnels, si nos traits n’ont rien acquis d’académique, nos
dessins ont beaucoup gagné en liberté, en diversité et en
sincérité.
Pour les modèles de nu, nous avons
bien sûr de très beaux spécimens. Des jeunes femmes ou jeunes
hommes fabuleux. Mais nous avons aussi des hommes tout maigres, des
femmes très grosses, des personnes pauvres, âgées, bref des cas
loin des beautés classiques, mais qui suscitent de grandes émotions.
Le cas de cette dame est un exemple.
Elle vient souvent à l’atelier. Son visage, très maquillé,
semble marqué par une existence difficile. Son académie, énorme,
ronde, pleine, est magnifique, et avec sa peau laiteuse, très
sensuelle. Elle est sereine, gentille, et n’a aucun complexe. Je me
souviens chaque fois qu’elle me regarde, son regard semble dire : «
Je sais à quoi tu penses, mais, ça, il faut l’oublier ! » Nous
l’aimons beaucoup.
Mmm... et tu penses à quoi?
RépondreSupprimerEt tu l'oublies?
Joli trait, qui dessine la vie, telle qu'elle est, mais avec amitié.
Chacun pense à dessiner. mais on peut penser seulement aux lignes, formes volumes, ombres et lumières. On peut aussi vouloir plus, exprimer la personne, comme tu dis, avec respect et amitié, ça c'est plus difficile...
SupprimerFigure-toi qu'une amie insistait pour que je vienne avec elle à l'académie en cours du soir. Et la seule chose qui me retenait vraiment c'était la nudité humaine. Elle ne me gêne pas en peinture, photos ou cinéma car ce n'est pas dans MA réalité immédiate. Mais j'ai beaucoup de mal avec la nudité en réel.
RépondreSupprimerMais oui, cette dame laiteuse et crémeuse semble avoir toute une histoire qui erre sur son corps...
Dans l'atelier, la nudité est une chose banale, naturelle. On dessine, et discute dessin. Mais un dessin, surtout rapide comme ça, qui exprime quelque chose, c'est difficile..
SupprimerMoi j'admire beaucoup ces personnes qui assument totalement ce qu'elles sont, corps et âme. Chapeau, respect...
RépondreSupprimerEt je ne crois pas que tu y penses, et en fait personne n'y pense, même quand je photographie des hommes superbes, à aucun moment je n'y pense, ce sont des mondes différents.
Dans l'atelier, on ne pense que dessin.
SupprimerPour les modèles, quelque fois, on sent une connivence, un partage, quelque chose de particulier q'on veut mettre dans le dessin. Dans ces cas là, le dessin peut être intéressant.
Vis à vis des modèles, l'attitude est toujours: sympathie, discrétion et respect.
Oui, quand on entend le bruit dehors, on se rend compte qu'on est dans un autre monde.
Au lieu de dire "son corps", tu dis "son académie" ? Ma soeur suit des cours de sculpture ; elle a aussi affaire à des gens qui viennent poser. Ce sont toujours des gens adorables qu'elle apprécie beaucoup. Quand on dessine, on dessine ; tout est beau.
RépondreSupprimerC'est ça, le mot académie est souvent utilisé.
SupprimerOui, la sympathie est générale. Tout le monde est sympa. Certains modèles ont fréquenté l'atelier comme élève.
C'est une bonne ecole de dessiner des nus. Trouver le sens de l'humain dans sa nudité. Bonne soirée
RépondreSupprimerDessiner les nus c'est un must. Et puis le sujet est inépuisable. Chaque fois, c'est nouveau ! Bonne soirée à toi !
SupprimerJe trouve ces modèles très courageux de s'exposer ainsi : mais c'est pour l'art, et c'est une bonne cause. Il y a beaucoup de respect dans tes dessins. Au revoir ! @mitié
RépondreSupprimerOn ne parle pas assez de ces cours , avec des nues alors qu'au 19 ème siècle c'était très tendance , j'ai déjà posé mais pas nue , c'est assez courageux n'est ce pas ? Bonne journée Binh An.....Betty ( pas du tout anonyme )
RépondreSupprimerBonjour Betty,
SupprimerOui, on le pense, vu du dehors. Mais dans l'atelier, c'est une activité comme une autre.
A bientôt,
An
Tes lignes courbes sont pleines de douceur, et tes mots "nous l’aimons beaucoup" montrent si bien que s'il n'y a pas une certaine entente, ou complicité entre l'artiste et le/la modèle, le résultat est moins humain.
RépondreSupprimerJe me disais qu'il faut du courage mais surtout avoir besoin d'argent pour poser ainsi.
Merci pour ce dessin qui me touche beaucoup.
Merci, Colo! Tu nous comprends si bien. Le courant doit passer, si non le dessin est fade.
SupprimerL'argent est un point bien compris. Dans l'atelier, personne n'en parle, Colo.
Ce doit être très agréable de travailler dans une belle harmonie et avec la complicité des modèles. Je pense que chaque personne dégage du beau. Merci Binh An pour ce beau billet.
RépondreSupprimerBisous
Merci Denise, tu es gentille! Je crois que le responsable de l'atelier doit créer et maintenir cette harmonie. Si non, l'atelier ne survivra pas!
SupprimerCela doit être très agréable de travailler dans une belle harmonie et avec la complicité des modèles. Je pense que chaque modèle dégage quelque chose de beau.
RépondreSupprimerMerci Binh An pour ton beau billet.
Bisous
Le dessin, le texte, les commentaires... tout est d'une profonde humanité.
RépondreSupprimerMerci Binh An
¸¸.•*¨*• ☆
Oui, j'apprécie beaucoup les commentaires. Le tien est doux!
Supprimer:-)
Supprimeri like your post
RépondreSupprimerMerci !
SupprimerIl y a beaucoup d'amour et de respect dans tes billets, Binh An, et c'est ce que j'aime quand je te lis. Merci ! :-)
RépondreSupprimerMerci, Françoise ! Il me semble que l'amour et le respect pour l'autre vont de pair, es-tu d'accord ?
SupprimerTout à fait. D'ailleurs je n'utilise jamais l'un sans l'autre.
SupprimerBonne soirée à toi, Binh An. :-)
J'aime beaucoup ton trait ! très beaux croquis !
RépondreSupprimerMerci, Cécile ! Ceci dit, je ne suis pas bon en couleur ! :-(
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